Conversation avec les couleurs de Colette RICHARME à l’espace Dominique Bagouet
Artiste peu connue de son vivant, ce n’est qu’après sa mort que l’on (re)découvre cette femme inspirante, aux couleurs et talents multiples. Quelques œuvres et dessins récoltés par l’association Richarme, ont pu être exposés à l’espace Dominique Bagouet, espace dédié aux artistes régionaux du XIXe et XXe siècle.
Quelques dates et points clés :
– Née en 1904 en Chine, à Canton (Guangzhou). C’est auprès de sa mère que Colette s’initie et s’intéresse à la peinture et l’art.
– Suite à la mort de son père (expert sur le marché de la soie pour une firme britannique), Colette et sa mère s’installent en France à Lyon, en 1913.
– Quelques années après, elle perd également sa mère en 1926 puis s’installe à Paris avec son mari.
C’est à cet endroit qu’elle développe son style en intégrant les ateliers de la Grande Chaumière, fréquentant d’autres artistes, dont Louise Bourgeois, avec qui elle se lie d’amitié.
– Elle s’installe à Montpellier en 1937 à la Vignette et lance sa première exposition en 1941, comme par la volonté de tracer son propre chemin, de s’affirmer dans cette scène artistique à forte dominance masculine. Femme, elle ne put faire partie du groupe d’artistes Montpellier-Sète (où le thème de la couleur est également important).
Elle ne quittera plus la région, son atelier languedocien et continuera à peindre jusqu’à sa mort. Elle meurt le 27 février 1991.
Elle peint Montpellier, la Paillade, certains villages comme Aigues-Mortes, Sète… Ses peintures sont colorées, vives et fascinantes. Les détails sont là, on regarde les toiles, une fois, deux fois, puis trois fois en découvrant sans cesse des petites choses qu’on n’avait pas aperçues auparavant, passées sous notre nez en un clin d’œil, comme si l’enfant qui sommeillait en elle se mettait soudainement à courir, à nous interpeller comme pour jouer avec elle, s’interroger, discuter.
Le détail dans le flou, ou le flou dans le détail, c’est assez fort tout de même… Telle est la description que je donnerai à ses œuvres. En arpentant la salle, ses peintures me paraissent fluides, intimes mais surtout pleines de vie. Les couleurs jaunes orangées, représentant certainement le soleil du sud me rappelle de vieux souvenirs d’étés. La fête, la mer, les soirées, les tours, la foule mais également la solitude, des paysages assez désertiques, des éoliennes ou encore une industrie crachant sa fumée dans le ciel sont représentés.
Oui, rien n’est ni tout à fait blanc, ni tout à fait noir dans la vie…
Merci Colette pour ce bref séjour dans ton univers lumineux. Également écrivaine, il me tarde d’en savoir plus sur ce qu’elle a pu laisser derrière elle.
2 – Nocturne à la Paillade, 1976
3 – Fête rue de seine, 1977
4 – L’éolienne, 1971
5 – Brumes roses, 1982
6 – Fête sétoise, 1966
7 – Nuées Bretonnes, 1960
8 – Aigues – Mortes, 1938
Photos prises lors de l’exposition – août 2020
[English] –
Little known artist in her lifetime, it is only after her death that we are (re)-discovering this inspiring woman, with many colors and talents. Some of her works (paintings and drawings) collected by the association Richarme, had been exposed in the Dominique Bagouet space, dedicated to the regional artists of the nineteenth and twentieth centuries.
Some keys dates and points :
– Born in 1904 in China, Canton (Guangzhou). It is with her mother that Colette initiated herself and developed a growing interest in painting and art.
– Following her father’ death, (who was expert in the silk market for a british company), Colette and her mother settle in France, in Lyon, in 1913.
– Few years later, she also lost her mother, in 1926 and settles in Paris with her husband.
By integrating the studios of ‘la Grande Chaumière’, it is within this place that she develops her style, meeting other artists and becomes friend with Louise Bourgeoise.
– She settles in Montpellier in 1937 in ‘La Vignette’ and launches her first exhibition in 1941, as a will to trace her own path, assert her presence in this predominantly male artistic scene. As a woman, she could not be a part of the ‘Montpellier-Sète’ artist-group (where the topic of color(s) was equally important).
She will stay in the region, not leaving her languedocien studio. She has been painting until her last breath. She died the 27th february 1991.
She paints Montpellier, la Paillade, some villages like ‘Aigues-Mortes’, ‘Sète’… Her paintings are colorful, bright and fascinating. Details are here, we watch the canvases, once, twice, three times then discovering continually small things that we did not pay attention before, going under our noses in a blink, as if the inner child in her suddenly runs, calls out to play with her, to wonder and discuss.
Details in the blurred, or the blurred in details… That is the description that I would give to her works. While walking in the room, her paintings appear fluid, private more importantly full of life. The orange-yellow colors certainly representing the sunny south, remind me memories of my summers. Celebrations, the sea, evenings, towers, the crowd but also loneliness, quiet desert landscapes, wind turbine or an industry coughing its smoke into the sky are illustrated.
Yes, nothing is totally all white or all black in life…
Thank you Colette, for this brief journey within your luminous universe. Also a writer, I look forward to (her writing and) what she had left behind her.
2 – Night in la Paillade, 1976
3 – Party in the seine street, 1977
4 – The wind turbine, 1971
5 – Pinky mists, 1982
6 – Celebration in Sète, 1966
7 – Breton swarms, 1960
8 – Aigues – Mortes, 1938
Pictures taken during the exhibition – august 2020
Sources :
Prospectus, ‘Colette Richarme ou la Conversation des couleurs’ – Espace Dominique Bagouet.
https://www.richarme.fr
https://actu.fr/occitanie/montpellier_34172/exposition-a-montpellier-colette-richarme-ou-la-conversation-des-couleurs-a-l-espace-dominique-bagouet_35400031.html
https://www.montpellier.fr/evenement/24860/3625-exposition-colette-richarme-ou-la-conversation-des-couleurs-.htm
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